Eclairage : VIGNAL a doublé son CA en 3 ans !
« Une telle part du marché du poids lourd en Europe, ce n’est pas tenable », reconnaît le président du directoire Jean-Louis Coutin, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle usine de l’entreprise, à Corbas (banlieue lyonnaise). « Il nous faut offrir à nos clients d’autres lignes de produits que la seule signalisation et les accompagner dans leur mondialisation », ajoute le dirigeant, aux manettes de la PME lyonnaise depuis 2003. Vignal réalise 85 % de son chiffre d’affaires en Europe, 11 % dans les Amériques et seulement 3 % en Asie… « alors que c’est 50 % du marché mondial », relève M. Coutin.
Il a souligné que son groupe voulait produire localement pour être plus réactif et plus proche des attentes de ses clients. « Une fois la commande passée, on peut la livrer en trois jours. Alors que si vous exportez, il faut compter de cinq à dix semaines ». Les usines de Mosinee (Wisconsin) et de Changzhou (près de Shanghai) seront dotées des mêmes équipements ultra-modernes que l’usine de Corbas. Mais sur une surface trois fois moindre (3.000 m2 contre 10.000 m2).
Outre sa diversification géographique, Vignal a élargi sa palette d’activités en reprenant ces deux dernières années les sociétés caennaise ABL (feux de travail) et suisse CEA (gyrophares et phares pour engins agricoles). Si Volvo reste son premier client, le constructeur allemand de chariots élévateurs Kion (Linde, Fenwick) est le deuxième, mais pourrait être prochainement détrôné par le fabricant américains d’engins de chantier Caterpillar. Vignal dispose de ses propres bureaux d’études et près de 10 % de ses 400 salariés travaillent en recherche et développement.
Fondé en 1919 par Léon Vignal, la société fabriquait initialement des systèmes électriques. Ce n’est que dans les années soixante qu’elle s’est lancée dans la fabrication de feux arrière de poids lourd, après la demande de l’industriel local Berliet de concevoir un feu réunissant les fonctions « stop » et « clignotant ». Reprise en 1975 par le savoyard Cartier, lui-même racheté quatorze ans plus tard par Valeo, Vignal reprend son indépendance et son nom d’origine en 2003, à la faveur d’un LBO mené par M. Coutin avec l’aide du fonds 3I. En 2014, Eurazeo PME devient l’actionnaire majoritaire, avec 77 % du capital, contre 23 % pour le management.
Le chiffre d’affaires, de 50 millions d’euros avant l’arrivée du nouvel actionnaire, devrait atteindre 85 millions cette année. « Le doublement du chiffre d’affaires, ce n’est plus une question, c’est fait », relève Olivier Millet, le président du directoire d’Eurazeo PME, qui ambitionne un triplement durant les cinq à dix ans de son investissement. « Vignal est une multinationale de poche, avec un profil mondial », se félicite-t-il . La société dégage des résultats « honorables », mais non chiffrés, qui lui permettent « très largement d’investir en R&D et dans l’outil industriel », précise M. Coutin.
Devenu trop petit, le site historique de Venissieux a été abandonné pour la nouvelle usine de Corbas, située à quelques kilomètres. Ce site, qui abrite le siège social, le site de production et les laboratoires, a nécessité un investissement total de 15 millions d’euros.