VIGNAL GROUP accueille la FFC EQUIPEMENTIERS
Le récent Comité de Direction déporté de la FFC Équipementiers s’est tenu à Lyon, à l’invitation de la société française Vignal Systems, qui a accueilli les adhérents de la Fédération durant une journée particulièrement instructive.
Jean Louis COUTIN, président de Vignal GROUP, a accueilli les adhérents de la FFC Equipementiers SIKA, ACK FORANKRA, TRAXION, ROBERT LYE, ALMA ainsi que l’équipe de la FFC et son président Patrick CHOLTON, en préambule du Comité de Direction.
Il a présenté sa société, ses valeurs, avant de proposer une visite guidée des installations. L’occasion de vous en dire un peu plus sur ce fabricant d’équipements d’éclairage, de signalisation et d’éléments de sécurité pour le monde du véhicule industriel.
Léon VIGNAL a créé la société éponyme il y a un peu plus de cent ans. Rachetée en 1989 par VALEO, qui dut opérer un choix cornélien dès 2003. L’équipementier français, conscient des difficultés rencontrées à l’époque, envisage de délocaliser l’ensemble de la production dans l’Est de l’Europe. A moins que l’on ne trouve un repreneur digne de ce nom pour l’activité Vignal.
A cette époque, point de SCOP. Pourtant, Jean Louis COUTIN, cadre chez VALEO, choisit de se lancer dans l’aventure avec trois autres collègues. L’aventure moderne de Vignal Systems peut commencer. Jusqu’en 2014, la société progresse seule, armée de valeurs centrées sur l’innovation et le respect de l’homme, des engagements qui perdurent toujours aujourd’hui. Cette croissance organique va pourtant ouvrir la voie à des opérations de croissance externe à forte valeur ajoutée. Vignal Systems rachète ABL Lights en 2014 aux États-Unis, reprend le Suisse CEA en 2016, et se paie même le luxe de créer sa propre filiale en Chine, Vignal Changhzou.
Ainsi, en 2019, Vignal Systems, devenu Vignal Lighting Group, représente 112 millions d’euros de CA, et réinvestit chaque année 10 % de son CA dans la R&D, nerf de la guerre du secteur, pour faire face aux nombreuses contrefaçons exotiques.
Les leitmotivs de Vignal sont clairs, défendus bec et ongle par son Président. « Vignal conçoit, développe, produit et commercialise en intégralité ses produits », martèle-t-il.
Et l’intégration n’est pas un vain mot, puisque le site de CORBAS, qui emploie environ 250 personnes en trois équipes, tourne jour et nuit pour produire la totalité des composants des éléments d’éclairage du catalogue Vignal. De l’injection plastique jusqu’à l’assemblage final, en passant par la fabrication des cartes électroniques, tout doit être maitrisé ici. La bête noire de Vignal, c’est le PPM. Ces « Parts Par Million » de pièces défectueuses, qui constituent de si précieux arguments auprès des clients constructeurs en première monte, une fierté de l’entreprise. Là où des contrefaçons peuvent pointer à 5 000 ppm, Vignal affirme ne pas dépasser les 50 ppm ! Mais il faut bien admettre que cela coûte…
Les produits Vignal sont sélectionnés par VOLVO Trucks, Renault Trucks, Caterpillar, MAN, DAF, IVECO, MERCEDES, SCANIA, Schmitz, Lamberet…, pour leur qualité, mais ils sont clairement positionnés premium. « Notre stratégie consiste à ne vendre qu’une fois nos produits, pour la durée de vie des véhicules ou des équipements », commente Jean Louis COUTIN. « Ce fonctionnement permet à Vignal de respecter un engagement envers la planète d’une part, tout en satisfaisant la demande des clients constructeurs. »
Nous le disions, un tel niveau de qualité finale requiert des lignes de production ultra-modernes, un suivi de la qualité sans faille, et une productivité exceptionnelle. Les investissements ont été colossaux à ce niveau, alors, pour limiter l’impact sur le prix final, Jean Louis COUTIN résonne « en paysan », comme il aime à le rappeler, et fait ainsi preuve de bon sens. Ainsi, les 50 personnes du bureau d’études ne développent pas pour développer. Elles se focalisent exclusivement sur la demande spécifique des clients. Ceci pour dire que dans un produit Vignal acheté en 2020, il est fort probable de retrouver des composants développés il y a plusieurs années. « Nos soudures, collages, joints, systèmes électroniques ont fait leurs preuves, ils fonctionnent, il n’y a aucune raison de les remplacer ». Du bon sens on vous dit ! L’autre levier de productivité et donc de rentabilité se trouve dans la standardisation. Beaucoup de composants entrent dans la composition de nombreux éclairages, ce qui permet une flexibilité évidente. Grâce à cette politique, les temps de développement ont été divisés par 5 en 5 ans. Cqfd.
Aujourd’hui, Vignal dispose de 5 usines, réparties entre les Etats-Unis, la Suisse, la France et la Chine. Quel que soit le pays et qu’il s’agisse d’une création ou d’une reprise d’entreprise, la stratégie reste toujours la même. On prend le modèle du site de Corbas, qui fonctionne. Par exemple, on développe les lignes de production à Corbas, on les conçoit selon le cahier des charges et les réglementations locales de la future usine, on la teste, et on l’envoie in fine dans son pays d’exploitation. La garantie d’un site qui fonctionne tout de suite.
Et quand on parle de délocalisation de la production française à l’étranger, Jean Louis COUTIN philosophe : « vous savez, pour atteindre le niveau de qualité que Vignal s’impose, nous automatisons énormément de process, avec des robots, presses d’injections… Par exemple, pour faire fonctionner 12 presses d’injection plastique en France, on utilise 4 opérateurs. Et dans une autre usine dans le monde, c’est la même chose, donc le prix de la main d’œuvre ne présente qu’un impact négligeable ».
Une production high tech
Les matières premières en granulés entrent dans des presses, qui vont mouler les cabochons des feux et autres composants. A la sortie des moules, on ajoute par soudure thermique des éléments supplémentaires (catadioptres…), puis les éléments sont préparés en bacs plastique pour entrer dans la ligne d’assemblage, selon le principe bien connu du First-In First-out. L’usine Vignal de Corbas et son modèle industriel sont globalement très inspirés du modèle Toyota, mondialement reconnu de tous pour son efficacité.
A la sortie de l’assemblage des feux, tout part aux expéditions, selon qu’il s’agisse de première monte ou de rechange. Sur ce sujet de la pièce de rechange, il est étonnant de voir que Vignal ne stocke pas de produits pour alimenter la demande des distributeurs. Les lignes de production sont si flexibles que Vignal se permet de fabriquer à la demande. Si une commande de 10 feux arrive par exemple, il ne faut qu’une quinzaine de minutes pour remplacer un moule d’injection sur les presses électriques, contre près de deux heures pour les anciennes presses hydrauliques. De plus, on utilise des composants standards pour de nombreux produits. Ainsi, en comptant les délais d’expédition, le client peut recevoir sa commande en 5 jours !