A Loudéac, les camions sur-mesure d’ECOVRAC tracent les aliments
La société Écovrac, située à Saint-Caradec dans les Côtes d’Armor, se place comme leader dans la fabrication des équipements de transport en vrac pour les aliments du bétail. Ses camions sur-mesure vont se doter d’un nouveau système embarqué qui permettra notamment d’améliorer la traçabilité des aliments.
Le vrac : une innovation qui a 50 ans
Quasiment cinquante ans que l’entreprise est implantée à Saint-Caradec, dans les Côtes d’Armor. Autant de temps qu’elle développe une activité de niche, qui la place parmi les leaders français du domaine.
Chez Écovrac, les soixante-cinq salariés, « quasiment exclusivement en contrat à durée indéterminée », conçoivent et fabriquent les équipements de transport en vrac pour les aliments du bétail.
« Il y a cinquante ans, transporter les aliments du bétail en vrac était quelque chose de tout à fait nouveau. Avant, ils étaient mis dans des sacs, qu’il fallait ensuite porter », explique Aurélie Fromet PDG de l’entreprise. En autant de temps, les techniques ont largement évolué. « Il faut savoir prendre son temps, mais une entreprise qui n’avance pas est une entreprise qui recule », sourit la gérante.
Du sur-mesure pour chaque client
Alors Écovrac a décidé de s’adapter à chacun de ses clients : des transporteurs, ou directement des usines d’aliments du bétail. « On fait du sur-mesure, en construisant tout de A à Z. »
Tout, c’est réellement tout. Sur les semi-remorques, les salariés vont faire le châssis, la citerne, créer des compartiments pour mettre différents aliments dans la même citerne.
« C’est un réel savoir-faire. Beaucoup de métiers sont représentés dans l’entreprise », note Aurélie Fromet. Des soudeurs, des chaudronniers, des peintres, électriciens… « Essentiellement des métiers manuels. » Car ici, chaque produit fini est unique. « On s’adapte aux demandes, nous n’avons pas d’autre choix ! »
En Bretagne par exemple, les clients préféreront des véhicules à grands volumes, de type semi-remorques. « Dans les régions montagneuses, ils se dirigeront plutôt vers le porteur. Ce sont de plus petits véhicules pour une meilleure motricité », indique Aurélie Fromet.
900 heures de tavail pour un véhicule
Le marché français représente 90 % des dix millions d’euros de chiffre d’affaires d’Écovrac. « Les 10 % restants sont de l’export, dans les pays du Maghreb et dans les pays de l’Est. Cette semaine, nous avons un porteur qui part au Liban, également. » Car l’entreprise détient des homologations européennes qui lui permettent de fabriquer les équipements pour l’international. « C’est un travail d’envergure, pour des petites productions », explique la gérante d’Écovrac.
Chaque année sortent environ 80 véhicules des près de 2 000 m² d’ateliers de l’entreprise centre-bretonne. « Nous ne voulons pas forcément augmenter la production. Nous passons en moyenne sur un véhicule entre 800 et 900 heures », note Aurélie Fromet.
Dernière innovation : tracer les aliments
Son objectif est plutôt de continuer d’innover, de « montrer que l’entreprise industrielle bretonne existe encore, notamment en innovant dans des filières difficiles comme celle de l’élevage ».
La dernière innovation de l’entreprise est de pointe : le système Ivrac, un système embarqué qui permet à la fois d’automatiser le fonctionnement des véhicules, mais aussi de permettre la traçabilité des aliments, « une problématique au coeur des métiers de l’élevage ».
Et en 2017, un nouveau bâtiment de 1 500 m² sera construit sur le site « pour plus de confort dans le travail ».
Aurélie Fromet, dirigeante d’Écovrac | Jeanne Hutin