Garages solidaires : qui sont-ils ?
Les garages solidaires, une solution d’avenir dans le paysage de l’après-vente automobile ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les fondations PSA Peugeot Citroën et Norauto, qui se sont associées pour réaliser la première étude conjointe, intitulée « Enjeux et opportunités du secteur des garages solidaires », sur ces ateliers qui permettent de réparer son véhicule à moindre coût.
Rapide rappel du contexte : 6 à 8 millions de Français font aujourd’hui face à des difficultés budgétaires pour répondre à leurs besoins de mobilité. Le budget transport représente environ 10 % des dépenses mensuelles hors logement de ces personnes en précarité (source : Secours catholique), soit le deuxième ou troisième poste de dépenses. Or l’automobile reste pour cette population un levier d’autonomie indispensable. En effet, 74 % des garages solidaires s’adressent à des publics en recherche d’emploi ou en phase d’insertion professionnelle.
De l’entretien/réparation, de la vente, de la location…
Pour répondre à ces besoins, les premiers « mécaniciens du cœur » ont vu le jour majoritairement après 2010 dans un milieu essentiellement citadin puisque 56 % d’entre eux sont situés en zone urbaine. Profil type de ces structures : des équipes comptant 7 salariés et 9 bénévoles en moyenne pour un volume d’activité s’élevant à 450 usagers environ.
Si leur activité se concentre principalement sur l’entretien/réparation, 69 % de ces ateliers proposent aussi de la vente de véhicules (prix moyen compris entre 2 000 et 3 000 euros) et 46 % de la location. En atelier, le tarif horaire se veut évidemment accessible : entre 5 et 40 euros par heure en moyenne contre 55 à 85 euros dans les garages classiques. Pour leur approvisionnement en pièces de rechange, 81 % de ces professionnels privilégient des fournisseurs traditionnels (avec des tarifs préférentiels). Notons que 47 % de leurs clients font aussi le choix de venir en atelier avec leurs propres pièces.
Un réseau de garages solidaires ?
S’ils répondent à de réels besoins, ces garages solidaires peinent néanmoins à pérenniser leur activité. Seuls 35 % d’entre eux ont en effet trouvé un modèle économique qui leur permette de fonctionner. Alors que les trois quarts de ces structures disposent d’un chiffre d’affaires inférieur à 400 000 euros, elles sont souvent pénalisées par leur localisation en zone urbaine. Si ces garages peuvent recevoir des subventions, ces aides restent toutefois liées à l’agrément d’insertion, dont bénéficient seulement 44 % des ateliers.
Face à ces difficultés, les garages solidaires sont majoritairement favorables à l’idée d’un réseau ou d’une fédération qui pourrait les aider à se structurer et à faire progresser le secteur.