Initiative PME : un exemple au sein de la filière automobile
Le succès de l’appel à projet réservé aux PME va permettre à 28 entreprises de la filière automobile d’amorcer des projets de R&D grâce à une subvention de 200 000 euros par entreprise, soit au total 5,6 millions d’euros. Une deuxième vague sur le même modèle est prévue mi-septembre.
Nommé commissaire général à l’investissement en 2014, Louis Schweitzer a tenu compte des critiques sur les appels à projets inaccessibles aux PME.
Cela a donné en décembre 2014 l’appel à projet Initiative PME à la construction duquel ont participé la PFA et les pôles de compétitivités.
« Le projet Initiative PME est très nouveau par rapport au programme d’investissements d’avenir. Nous n’avons pas l’habitude de nous adresser directement aux PME et nos appels à projets sont plutôt adaptés à des grands groupes ou à des consortiums emmenés par des grands groupes pour des investissements de plusieurs millions d’euros »,admet Jean-Luc Moullet, directeur de programme au commissariat général à l’investissement (CGI).
Les recommandations de la PFA et des pôles de compétitivités ont ainsi abouti à la mise en place d’une procédure simplifiée (avec un dossier de 5 pages seulement), la possibilité pour les PME de concourir seules, un seuil d’éligibilité des investissements abaissé à 400 000 euros, une procédure de sélection rapide en 6 semaines (entre la date de relevé des réponses à l’appel à projets et la date de prise de décision), avec passage devant un jury, sur le mode « 20 mn pour convaincre », comme l’a souligné Louis Schweitzer, lors de la convention Mov’eo.
28 PME automobiles sélectionnées
Publié mi-janvier, cet appel à projet s’adressait à toutes les entreprises du secteur routier (y compris ferroviaire et maritime) dans le cadre du programme « Véhicules et transports du futur » du CGI.
Au total 89 projets ont été déposés (dont 64 dossiers automobile) et 40 sélectionnés dont 28 issus du secteur routier, 7 du secteur ferroviaire et 5 projets du secteur maritime.
« L’apport des pôles a été important dans la sélection et sur ces 28 projets routiers, 22 ont été labellisés », nous a précisé Marc Charlet, directeur général de Mov’eo qui en a labellisé 7, les autres l’ayant été par ID4car, Véhicule du futur, LUTB et I-Trans. Cette labellisation a constitué une forme de présélection et les projets passés par l’analyse d’un pôle étaient directement qualifiés pour passer une audition.
Le montant total des subventions accordées (200 000 euros par projet) représente dont 5,6 millions pour la filière automobile (sur un total de 8 millions d’euros pour tous les dossiers) et les investissements qui seront portés par ces PME automobiles sont de 15 millions d’euros. L’aide financière apportée par le CGI est sous forme de subvention dont 70% sont versés à la signature de la convention et 30% au résultat du projet (soit entre 12 et 18 mois plus tard).
Un fonctionnement efficace au sein de la filière
Jean-Luc Brossard, directeur programme R&D de la PFA se félicite de ce succès : « Nous avons une très bonne entente et répartition des rôles et des missions entre la PFA, les pôles et les Aria. Nous travaillons main dans la main pour améliorer et faire grandir la filière. Nous avions visé de présenter 40 dossiers sur cet appel à projet et nous en avons eu 68. »
L’essentiel des projets retenus portent sur les problématiques liées aux deux grands sujets : véhicules 2l/100 km et véhicule autonome. « Ce sont les problématiques des 10/15 prochaines années et notre rôle est d’orienter les PME avec des prospectives de marché et des roadmap pour qu’elles travaillent sur les bons sujets et que les têtes de filières les supportent sur ces sujets », explique Jean-Luc Brossard.
Dans cette optique, la PFA organise le 6 juillet une présentation de 20 de ces projets financés par le CGI devant les donneurs d’ordres de la filière, constructeurs et équipementiers.
Alors que Louis Schweitzer a prévenu qu’une partie importante des fonds du programme d’investissements d’avenir actuellement destiné à la filière transport étaient encore disponibles, ce type d’appel à projet est peut être un moyen de relancer l’initiative.
Une logique bottom-up
« L’idée est d’accompagner les PME sur des travaux en amont qui leur permettent d’avoir des éléments tangibles à montrer à des grands groupes pour aller dans des projets plus importants avec des équipementiers de rang 2 et 1. Jusqu’à présent nous étions plutôt calés top-down, cette expérience permet de faire le chemin en sens inverse en partant de l’idée des start-up », souligne Jean-Luc Moullet, qui précise « les deux démarches n’étant pas exclusives l’une de l’autre ».
Ainsi, cet appel à projet PME est également doublé d’un appel à projet classique « Véhicules et transports du futur » pour des investissements au-delà de 750 000 euros pour une petite entreprise, 1,5 million pour une moyenne et 3 millions pour une grande (en cours et jusqu’au 1er octobre 2016).
Le budget actuellement disponible dans le cadre de l’actuel programme d’investissements d’avenir est d’environ 400 millions d’euros (sur une enveloppe de départ de 1,15 milliard d’euros, selon les données publiées en décembre dernier). « Au rythme actuel des engagements nous ne consommerons pas les crédits. Nous avons besoin d’avoir un certain nombre de projets sinon les crédits seront réaffectés sur d’autres secteurs où nous avons plus de projets que de moyens d’action », nous a dit Jean-Luc Moullet. Il nous a confirmé le lancement d’un nouvel appel à projet réservé aux PME à la mi-septembre.
Les 28 PME lauréates pour le secteur routier : http://www.presse.ademe.fr/wp-content/uploads/2015/06/projets-routiers.pdf