Constructeurs et carrossiers, une alliance objective sur le "marché du froid"

Depuis les années 1980, les véhicules ont évolué et la "sécurité frigorifique" s'est renforcée, mais de nouveaux défis existent : ils concernent, pour la logistique urbaine des produits frais notamment, les émissions de gaz à effet de serre et les nuisances sonores. Ce sont deux facteurs auxquels les acheteurs - et en premier lieu les gestionnaires de flotte de véhicules - sont de plus en plus sensibles et qui peuvent en partie faire espérer la reprise d'un marché qui, s'il vieillit modérément depuis trois ans, s'est sur la même période, inscrit à la baisse.


Patrick Cholton : "On fait de l'innovation notre cheval de bataille. Sans elle, personne ne peut plus avancer"

Interview de Une : Patrick Cholton, Président de la Fédération Française de Carrosserie, Industries et Services et du salon SOLUTRANS.


P.Cholton 12.03.2014 ©J.Y.Kerbrat IMG_0102.JPG

Patrick Cholton : "Cette édition 2015 de SOLUTRANS devrait exploser les compteurs"

Trois questions à Patrick Cholton, Président de SOLUTRANS et de la FFC.


Allo Mécano d'AXA : l'unanime révolte des syndicats

Les trois présidents des principales organisations professionnelles de réparateurs, à la base de la loi sur le libre choix des réparateurs, sont unanimes : l'initiative Allo Mécano d'AXA est inique et doit être combattue...

La rentrée des organisations professionnelles démarre en trombe. Le nouveau service d’AXA, Allo Mécano, provoque une rare mobilisation parmi elles. Il est vrai qu’elle est à la hauteur du signal émis par l’assureur et reçu 5 sur 5 par les élus de la profession : une possible volonté de mettre sous tutelle les réparateurs “mécaniques” alors même que les syndicats de réparateurs combattent pour éviter que le libre choix du réparateur, voulu par la Loi Hamon, ne soit étouffé dans l’œuf par les contrefeux allumés tous azimuts par les assureurs.

Côtés réparateurs, il suffit de lire la vingtaine de commentaires sous nos trois articles précédemment publiés sur le sujet pour s’en convaincre : la pilule est dure à avaler pour tous les acteurs concernés.

Pour être complet, à l’heure où nous bouclions ces lignes jeudi soir, l’ANEA (Experts) n’avait pas de commentaire officiel à faire mais tenait à souligner qu’elle n’est pas “dans la boucle” et qu’elle découvre Allo Mécano. Les Pros du Pneu n’avaient pu être joints. AXA pour sa part nous confirmait préparer une position officielle imminente…

 

Gérard Polo, président de la FNAA

Il a été le premier à réagir officiellement, en envoyant en fin de semaine dernière un cinglant courrier aux présidents d’Axa France et d’Axa Assistance.

Dans l’attente d’un rendez-vous qu’il a ainsi exigé «dans les plus brefs délais» en menaçant l’assureur d’un recours devant la DGCCRF, Gérard Polo souligne à quel point il estime ce nouveau service «dangereux et pervers».

Gérard Polo, président de la FNAA«Nous ne pouvons laisser se développer une telle ineptie sans réagir ni combattre. Ne serait-ce que numériquement, les artisans réparateurs sont en première ligne. Ils représentent, avec les agents, quelque 15 000 ateliers de réparation. Ils seront donc les premières victimes de ce procédé déloyal et dénigrant, alors même qu’ils sont parmi les moins chers de tout l’univers des réparateurs et qu’ils bénéficient du plus fort taux de confiance chez les consommateurs. Axa veut se faire une image de chevalier blanc à bon compte, en opposant les automobilistes aux réparateurs. C’est aussi une attaque de plus contre le libre choix du réparateur que nous avons réussi à faire adopter par la loi Hamon. Nous combattons la main-mise des assureurs sur la réparation-collision ; ce n’est pas pour laisser les assureurs provoquer le même désastre dans l’entretien-réparation».

 
Francis Bartholomé, président du CNPA

«Stupide et scandaleux», assène  Francis Bartholomé. Voilà comment, en deux mots qu’il nous demande de bien noter, le président du CNPA résume le nouveau service Allo Mécano lancé par AXA.

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«Ce n’est hélas pas une surprise ; vous connaissez nos combats contre les agissements des assureurs dans la réparation-collision et nos victoires syndicales en la matière. C’est une preuve de plus qu’après avoir pris le contrôle de la réparation-collision, les assureurs veulent maintenant s’attaquer à toute la réparation automobile. Notre combat contre ces acteurs n’est pas nouveau ; nous l’avons inscrit parmi nos priorités, nous avons des armes et nous allons réagir prochainement. C’est insupportable et nous sommes en phase avec la réaction de la FNAA : nous allons demander aux pouvoirs publics de faire cesser celaNous ne faisons pas le métier d’assureur. Les assureurs n’ont pas à prétendre faire notre métier pour s’attirer à bon compte la sympathie des consommateurs. Allo Mécano illustre cette insupportable la volonté de certaines grandes entreprises de mettre les PME-TPE sous contrôle».

 
Patrick Nardou, président de la FFC-Réparateurs

En tant que représentant des carrossiers, le président de FFC-Réparateurs se dit lui aussi  «outré mais guère étonné».

Patrick Nardou, Président de la FFC Réparateurs

«Ce qui s’est passé et que nous combattons depuis toujours dans la carrosserie devait tôt ou tard contaminer toute la réparation. Nous avons depuis longtemps compris que les assureurs veulent tôt ou tard déferler sur l’entretien-réparation pour en assurer les prestations. Avec Allo Mécano, Axa veut faire d’une pierre, deux coups : étouffer le libre choix du réparateur en montrant à tous les acteurs que les assureurs garde la contrôle en préparant le terrain pour démocratiser les produits d’assurance dédiés à l’entretien-réparation. Voilà tous les réparateurs prévenus. Ils peuvent compter sur notre expériences pour les épauler dans ce nouveau combat. Nous allons réagir pour combattre cette initiative d’Axa».


Transport frigorifique, nouvelle gamme KLEGE XL

Klégé Carrossier, basé à Bapaume (62), est un spécialiste de la température dirigée plein d’imagination. Pour preuve, la dernière annonce qui date de cette fin juin et assure renforcer son ancrage dans la livraison urbaine et apporte ses solutions. Mathias Bourgois explique la stratégie de cette entreprise de 100 salariés qu’il dirige après avoir repris cette très ancienne affaire qui débuta comme beaucoup comme charron au début du 20ème siècle.

Comment définissez-vous les atouts de votre entreprise ?
« Le métier de Klégé est de construire des solutions sur mesure pour optimiser la livraison urbaine. C’est un champ d’action qui est au cœur des préoccupations actuelles de grands donneurs d’ordres. C’est pour cela que nous lançons notre nouvelle gamme baptisée Klégé XL».

Quel est l’attente de vous clients et les solutions que vous apportez ?
« Voici trois exemples de nos réalisations ? Pour Auchan Direct, nous réalisons des véhicules tri-température pour les livraisons à domicile. Nous avons aussi l’expertise pour la livraison de chambres froides alors que les acteurs de la distribution développent les sas de livraison en arrière caisse, ou en préparations de commandes. Egalement, nous renforçons notre offre pour les livraisons B to B en multi températures en France comme en Allemagne. Le marché français croit très fortement depuis ces 12 derniers mois : il a doublé passant de 273 unités vendues à plus de 500 unités ! ».

Comment envisager vous l’avenir ?
« Il existe une réelle opportunité d’accompagner le renouvellement nécessaire de la flotte sur ce marché où les investissements en France seront très significatifs. Le nouveau Klégé XL est une solution pour les appuyer dans leur développement. Ainsi, nous voulons dupliquer la méthode déployée qui a fait le succès de Klégé Evolution (la gamme 3,5 tonnes) où nous avons multiplié par deux nos ventes en 1 an ! Notre ambition est de renouveler cette performance sur le créneau du poids lourd de distribution, de 7.5 au 26 tonnes, avec l’offre XL. Pour cela, pendant ces douze derniers mois, nous avons écouté et décrypté les demandes du marché grâce à une étroite collaboration avec nos clients soutenu par notre réseau de trente agents Européens ».

Quel est la valeur ajoutée de la carrosserie Klégé XL ? 
«Nous avons misé sur le gain de poids. Grâce à notre panneau autoportant, notre client réalise 700 kilos de charge utile sur un 18 tonnes multi-température par rapport à la meilleure offre du marché. C’est très significatif pour la productivité et l’économie de carburant. Le Klégé XL innove également par son cadre arrière à rupture thermique. Il s’agit d’une meilleure efficacité de la tenue en température et réduit le temps d’utilisation du groupe froid. Nous avons également travaillé l’ergonomie qui facilite le travail du conducteur lors des livraisons. Grâce à notre technologie, nous sommes le premier carrossier industriel à avoir été certifié ISO 9001 et 14001 en Europe. Certainement une raison pour laquelle nous réalisons 30% de nos ventes en Europe et principalement en Allemagne »


Baromètre Jobintree : les carrossiers à l'honneur

Si pas moins de 3,5 millions de personnes cherchent un emploi, les carrossiers semblent, eux à l'abri tant leur qualification est recherchée...

Le site Jobintree a observé l’offre et la demande en matière d’emploi sur le second trimestre 2015. Sur les près de 110 000 annonces et 720 000 actes de candidature analysés, il ressort encore une fois qu’il vaut mieux être spécialisé dans certaines filières spécifiques plutôt que de rechercher un emploi peu qualifié ou très (trop) convoité !

Ainsi, parmi les métiers recevant le moins de candidatures par annonce, il y a les carrossiers automobiles (indice de 28), moniteurs d’auto-école (3 !), assistante maternelle (8), décolleteurs, régleurs, tourneurs-fraiseurs, etc. En clair, cette formation bénéficie de moins de compétition pour déboucher sur un emploi.

A l’autre bout du spectre (non visible sur le graphique), les métiers où les places sont les plus chères -c’est-a-dire où le nombre de candidatures est très élevé pour une annonce- sont les métiers plus ou moins qualifiés de l’hôtellerie et des services (réceptionniste, hôtesse, femme de chambre, barman, serveur, agent de sécurité, etc.), du commerce (vendeur, conseiller vente, etc.) ou des transports (conducteur de train, agent d’escale aérien ou ferroviaire, etc.).

 


Equipementiers : l'activité s'est redressée en 2014

Avec un chiffre d'affaires global en hausse de 4,3 %, les équipementiers ont enregistré un net regain d'activité en France en 2014. Et les perspectives pour 2015 sont plutôt encourageantes...

La compilation des données des équipementiers pour l’ensemble de l’année 2014 révèle une reprise de l’activité en Europe en général, et en France en particulier. Jacques Mauge, le nouveau président de la Fiev, explique ces bons chiffres par l’activité retrouvée des constructeurs en Europe comme sur le sol national. La production de véhicules légers a en effet enregistré une hausse de 4,5 % dans l’Hexagone (et 4,7 % au niveau de l’Europe).

L’édition 2015 des chiffres clés publiés par la Fiev révèle en effet un chiffre d’affaires global qui s’est élevé à 15,622 milliards d’€ pour les usines françaises d’équipementiers automobile. Un chiffre en hausse de 4,3% et qui, dans le détail, bénéficie d’une activité première monte qui est repartie à la hausse en 2014 pour atteindre 13,315 milliards (+ 4,55 %), mais également en rechange, avec une hausse du CA pour cette activité qui a augmenté de 2,85 % pour atteindre 2,307 milliards contre 2,243 un an plus tôt. Selon la Fiev, en revanche, les effectifs continuent de se contracter avec 73 767 salariés contre 76 374 pour 2013. Depuis 2007, la filière a ainsi sacrifié 35 % de ses effectifs…

Avec 54 % du CA réalisés sur les marchés de l’exportation, 2014 a vu la balance commerciale afficher un solde positif de 1,54 milliard d’€. Dernière cet apparente bonne performance, il convient toutefois de noter un recul de 28% de cette balance commerciale sous le double effet d’une baisse des exportations (2 %), mais aussi d’une hausse des importations (+1,2 %). Pour 2015, le président de la Fiev apparaît confiant :

  • d’une part parce que la conjoncture mondiale porteuse a permis aux équipementiers de renforcer leurs positions sur les marchés les plus dynamiques (mais c’était avant l’effondrement actuel des Bourses asiatiques et notamment chinoise) ;
  • d’autre part parce que la croissance du marché européen estimée à 5 % devrait bénéficier aux usines sur le sol national.

Aussi Jacques Mauge avance-t-il une prévision de croissance de 4 % pour les usines françaises d’équipement pour véhicules. Mais ce dernier souligne toutefois que la croissance, si elle est retrouvée (au moins pour un temps) en Europe, n’apparaît plus aussi solide dans des zones jusqu’ici très dynamiques. A l’image de la Chine, qui semble actuellement peiner à faire de sa demande intérieure un relais de croissance…


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ACK FORANKRA fait ses gammes

Compte tenu de sa parfaite connaissance du monde du transport routier de marchandises, le spécialiste de l’arrimage poids-lourds accélère son développement en France en créant une gamme supplémentaire d’équipements qui sera lancée progressivement au cours de l’année 2015.

A partir de sa base principale de Lyon, des références supplémentaires s’ajouteront aux produits commercialisés (qui représentent déjà 10 000 références) et seront proposés exclusivement aux 500 carrossiers servis régulièrement. Implantée depuis bientôt quarante ans en France, l’entreprise s’est fondue dans le paysage hexagonal en apportant des produits et des services qui correspondent aux attentes des transporteurs et des logisticiens.

Toutefois, un élément est très important dans les relations commerciales développées par Forankra, ses clients sont essentiellement des carrossiers industriels « Sur le plan commercial, il nous a semblé indispensable d’avoir comme interlocuteurs exclusifs les carrossiers industriels qui sont pour nous les meilleurs intermédiaires possibles car ils maitrisent à la fois un savoir-faire très spécifique et les connaissances réglementaires de plus en plus complexes » explique Philippe Plossu, PDG du groupe Forankra en France et en Espagne.

Les carrossiers industriels sont demandeurs d’un partenariat solide et ils cherchent aussi à réduire le nombre de leurs fournisseurs tout en bénéficiant des derniers apports technologiques. Il s’agira dans un premier temps d’une gamme de coffres, de coffres d’extincteur, de cales de roues, d’éléments de carrosserie comme les crémones, pentures ou butoirs.

Il y a également toute la signalisation intérieure et extérieure, mais aussi les pare-cyclistes. Cette démarche dynamique s’accompagnera d’une information renforcée de tous ses clients. L’ensemble de l’équipe est fortement mobilisée. Les dirigeants rappellent qu’il y a dix an 60% du chiffre d’affaires (19M€ aujourd’hui) n’existait pas. La création d’une nouvelle gamme, correspondant à l’essentiel du marché de la carrosserie industrielle et des attentes des carrossiers, va permettre, sans aucun doute, de renforcer de façon très significative, la place de Forankra sur le marché français.


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DURISOTTI s'intéresse aux composites recyclables

Le carrossier spécialiste des transformations sur véhicules utilitaires légers installé à Sallaumines (62) crée une division sous-traitance industrielle. Le constat semble évident. Durisotti a acquis depuis plusieurs années un savoir-faire dans la production de pièces moulées en matériaux composites, y compris en polyester et fibres de verre, carbone ou kevlar qui sont utilisés principalement pour ses propres besoins et que l’on retrouve sur les différents véhicules sortant de ses ateliers. Il s’agit aujourd’hui d’aller plus loin dans cette démarche en mettant à profit cette connaissance au profit d’industriels qui ont des besoins en petites et moyennes séries produites dans des quantités fluctuantes nécessitant une grande souplesse.

Il peut s’agir d’éléments en matériaux composites pour des machines, d’engins de travaux publics, routiers ou agricoles mais aussi des éléments destinés au bâtiment, au nautisme, mobilier urbain ou agencement de magasins. Durisotti compte aussi utiliser les possibilités de recyclage des composites qui ont été mises au point par l’entreprise. En effet, la résine thermoplastique avec fibres de lin qui sera utilisée permet un recyclage illimité par tous les moyens traditionnels y compris l’injection.


Sécurité routière : le poids lourd a une grosse longueur d'avance !

Le Figaro, dans son édition d'aujourd'hui, consacre une page entière sur « l'inaction du gouvernement actuel » qui aurait ainsi provoqué, par sa faute, une hausse du nombre de tués sur nos routes de 3,8 % au cours des sept premiers mois de l'année par rapport à 2014. Aux côtés d'une entrevue de Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, le quotidien a fait sa propre analyse, plutôt en défaveur du gouvernement actuel, sans même donner le micro aux professionnels du transport et autres associations de défense des conducteurs. Il fait donc son bilan de « l'arsenal » à disposition du ministre de l'Intérieur « trop peu utilisé » indique le quotidien. Ainsi, l'éthylotest antidémarrage (EAD), pour les conducteurs sanctionnés pour alcoolémie « n'est quasiment jamais utilisé par un juge ». Peut-être. Mais dans les autocars de transport d'enfants, l'EAD est obligatoire depuis 2010 et le sera dans tous les cars (neufs et déjà en circulation) le 1er septembre cette année. Autre mesure non appliquée : la vitesse limitée à 80 km/h. Voilà qui ne serait pas une mauvaise chose à la fois pour l'environnement et la sécurité... Mais cela fait depuis belle lurette que la vitesse des poids lourds est limitée : 90 km/h sur autoroute (camions), 100 km/h (autocars équipés de l'ABS). Sur routes prioritaires ou à 4 voies : - 12 t : 90 km/h ; + 12 t : 80 km/h. Autres routes : 80 km/h ; ensemble articulé et train routier de + 12 t : 60 km/h. Le Figaro semble ignorer que seuls les conducteurs de plus de 3,5 t doivent posséder la Fimo et la FCO (à passer tous les 5 ans) deux formations obligatoires essentiellement orientées sur la sécurité routière et la conduite. Ajoutons, enfin, qu'avec « l'arsenal » actuel (radars, etc) les conséquences ont été dramatiques pour les conducteurs professionnels à cause des pertes de points, ce qui a entraîné très souvent l'annulation ou la suspension de leur permis de conduire. Les dispositifs de formation actuels ne permettent plus de financer les stages de récupération de points. Les chauffeurs doivent payer pour survivre !